La sculpture dans l'espace public
Durant la seconde moitié du XIXe siècle, dans un contexte économique favorable, des travaux d’urbanisation de grande ampleur ont été entrepris en France. Les villes ont été agrandies, embellies et parées de nouveaux bâtiments.
Des fonds publics et privés étaient réunis pour commander aux artistes des monuments sculptés et orner ces espaces. Cette prolifération a été tellement importante qu’on parle de statuomanie. Des groupes allégoriques ou des statues en, hommage aux grands hommes se dressaient sur les places, dans les parcs et sur les façades. Le choix des sujets participait à la diffusion des valeurs de la société libérale et bourgeoise de la seconde moitié du XIXe siècle. Pour ce faire, les sculptures devaient être didactiques et le sujet compris de tous. Souvent, les décors sculptés des nouveaux bâtiments publics explicitaient leur fonction, comme Hippocrate et Hygie de Gabriel-Jules Thomas pour la faculté de Médecine de Paris ou L’Âge de pierre pour le Museum d’histoire naturelle.
Être sculpteur au temps de Camille Claudel
Depuis l’ébauche jusqu’à la réalisation finale, l’élaboration d’une sculpture nécessitait l’intervention de plusieurs corps de métiers. L’oeuvre était généralement le fruit de la collaboration du sculpteur, des assistants et des ouvriers spécialisés. L’artiste élaborait la composition de l’oeuvre par des esquisses, puis réalisait le modèle définitif, en terre crue ou en cire. Celui-ci était ensuite moulé en plâtre afin d’obtenir une copie fidèle et solide. Le modèle original était alors détruit et remplacé par le plâtre, qui était présenté au public, lors des Salons annuels ou dans l’atelier de l’artiste.
La sculpture était traduite en marbre ou en bronze seulement si l’artiste obtenait une commande car il pouvait rarement financer lui-même la réalisation de l’œuvre définitive. Les praticiens étaient chargés de tailler la sculpture grâce à des techniques permettant de reporter des points de repères du modèle dans le bloc de pierre. Pour un bronze, c’est un atelier de fondeur qui intervenait.
Quatre sculpteurs à l'origine du musée
Au XIXe siècle, quatre artistes de générations différentes se sont installés à Nogent-sur-Seine pour des périodes plus ou moins longues : Marius Ramus, Paul Dubois, Alfred Boucher et Camille Claudel.
Leur présence ne s’explique pas par l’existence d’une école ou d’un atelier dans lequel les artistes seraient venus se former. Cependant ils se sont rencontrés et des relations d’entraide et de filiation se sont nouées. Marius Ramus fut le premier professeur du jeune Alfred Boucher, qui a ensuite poursuivi sa formation à l’École nationale des beaux-arts de Paris. Durant ses études et au début de sa carrière, ce dernier a été soutenu par Paul Dubois qui l’aida à obtenir des bourses de la ville de Nogent-sur-Seine et du conseil général de l’Aube. Puis, dans les années 1876-1879, ce même Alfred Boucher a donné un premier enseignement de sculpture à la jeune Camille Claudel, alors âgée d’une douzaine d’années.
Handicap mental, psychique ou cognitif
Vous êtes en situation de handicap et souhaitez venir au musée Camille Claudel ? Nous vous accueillons et vous accompagnons dans la découverte des collections et des expositions. Pour vous, l’accès au musée est gratuit, prioritaire et sans attente, sur présentation d’un justificatif. Nos agents d’accueil et de surveillance sont à votre écoute dès votre arrivée, afin de vous apporter un confort optimal durant votre visite.
Poussette et porte-bébé
Les poussettes et les porte-bébés sont autorisés dans toutes les salles du musée. Pour votre confort, des ascenseurs vous permettent de vous rendre aux différents étages.
Des poussettes-cannes peuvent être prêtées sur demande à l’accueil.
Des tables à langer sont disponibles aux niveaux -1 (en face des sanitaires) et +2 (au sein des sanitaires).
Handicap auditif
Vous êtes en situation de handicap et souhaitez venir au musée Camille Claudel ? Nous vous accueillons et vous accompagnons dans la découverte des collections et des expositions. Pour vous, l’accès au musée est gratuit, prioritaire et sans attente, sur présentation d’un justificatif. Nos agents d’accueil et de surveillance sont à votre écoute dès votre arrivée, afin de vous apporter un confort optimal durant votre visite.
L’aire d’accueil du musée est équipée de boucles magnétiques. Les audioguides le sont aussi. Des fiches comportant des explications sur les œuvres sont mises à disposition dans les salles. Certains agents d’accueil et de surveillance ont été initiés à la langue des signes française.
Pour les groupes de personnes non ou malentendantes pratiquant la langue des signes française, des visites guidées et des ateliers de pratique artistique peuvent être traduits sur réservation (accessibilite @ museecamilleclaudel.fr).
Handicap visuel
Vous êtes en situation de handicap et souhaitez venir au musée Camille Claudel ? Nous vous accueillons et vous accompagnons dans la découverte des collections et des expositions. Pour vous, l’accès au musée est gratuit et prioritaire, sur présentation d’un justificatif. Nos agents d’accueil et de surveillance sont à votre disposition afin de vous assurer les meilleures conditions de visite.
Un plan du musée en relief et en braille ainsi que des loupes éclairantes sont disponibles à l’accueil du musée. Les chiens-guides sont les bienvenus au musée, sur présentation de leur carte d’habilitation.
Le musée propose des visites descriptives et tactiles, des ateliers de pratique artistique et des visites multisensorielles permettant d’appréhender les différentes étapes de fabrication des sculptures. Ces activités sont proposées aux groupes de personnes non- et mal-voyantes, sur réservation (accessibilite @ museecamilleclaudel.fr).
Peinture
Le musée Camille Claudel conserve environ 300 tableaux. La peinture ancienne est représentée par un petit nombre d’objets des différentes écoles, entrés dans les collections au fil des donations reçues par le musée.
Quelques tableaux XVIIIe provenant de la collection d’Alfred Boucher sont remarquables, tels Le Serpent d’airain de Corrado Giaquinto, la Tête de vieillard de Noël Hallé ou La Jeunesse de Turenne de Jean-Baptiste Le Prince. Le Portrait de Claude Bouthillier de Chavigny (vers 1643) et Le Livon de Joseph Vernet (1764) ont été acquis pour leurs liens avec l’histoire de Nogent-sur-Seine et de ses environs. La majorité des tableaux datent du XIXe ou du début du XXe siècle. On y distingue des ensembles cohérents, comme les tableaux de Léonce Vaÿsse issus d’une donation par l’artiste, les tableaux d’Alfred Boucher acquis en complément à ses sculptures et ceux de René Demeurisse donnés par sa fille. Le beau fonds Emile Boeswillwald, enfin, témoigne de l’ancrage nogentais de cette famille d’architectes et d’artistes, qui possédait une maison dans la commune. On y trouve principalement des portraits et des natures mortes.
Céramique
A sa création, le musée de Nogent-sur-Seine conservait un fonds très significatif de céramique, constitué d’une part des dons de madame Boucher et d’autre part du dépôt par la manufacture nationale de Sèvres de centaines de vases et de sculptures en biscuit de porcelaine. La majorité de ces objets a malheureusement disparu lors du pillage du musée pendant la Seconde guerre mondiale. Les vases sont aujourd’hui conservés en réserves à l’exception de la spectaculaire Ronde des enfants due à Dalou. On peut aussi admirer dans les salles nombre de biscuits de porcelaine et d’éditions en grès, un ensemble renouvelé par des acquisitions et de nouveaux dépôts. On y distingue des pièces de prestige où la manufacture de Sèvres cherchait à démontrer son savoir-faire technique (Les Ondines d’Alfred Boucher, Le Char de Diane et Le Char de Minerve d’Emmanuel Fremiet), ainsi que l’incomparable édition de La Valse de Camille Claudel en grès par la manufacture Emile Muller.
Archéologie
Au début du XXe siècle, les vestiges archéologiques fascinent les collectionneurs mais se résument souvent à des objets de curiosité. A l’ouverture du musée de Nogent-sur-Seine, plusieurs donateurs enrichissent les collections de vestiges hétérogènes, dont une partie disparaît pendant la Seconde guerre mondiale.
En 1962, André Lemoine fonde le Groupe archéologique du Nogentais (GAN). C’est une période charnière pour la constitution de l’archéologie en tant que discipline scientifique et les fouilles menées par le GAN bénéficient des nouvelles techniques, notamment à travers les prospections aériennes. Pour conserver le mobilier découvert, le GAN obtient une salle dans l’ancien musée alors fermé au public. En échange, il s’engage à contribuer à la réouverture du musée, qui aboutit en 1974.
En 1978, un jeune archéologue, Jacques Piette, est nommé conservateur. Celui-ci mène de nombreuses fouilles dans le Nogentais jusqu’aux années 1990, qui enrichissent considérablement les collections du musée.
Environ 9000 vestiges ou lots d’objets sont aujourd’hui conservés au musée Camille Claudel. Parmi les sites remarquables, citons les tombes et habitations des Grèves de Frécul (Néolithique), l’ensemble funéraire de Barbuise-La Saulsotte (Âge du Bronze final), le sanctuaire gaulois de La Villeneuve-au-Châtelot (Âge du Fer) et les ateliers de potiers fouillés dans la même commune (époque gallo-romaine).